Si je parle… (1)

1 Corinthiens 14:1-25

Nous arrivons ce matin au chapitre 14 de 1 Corinthiens. Après tout ce qu’il a dit à propos des dons de l’Esprit au chapitre 12 l’Apôtre Paul va s’adresser, en particulier, à deux dons : le don de la prophétie et le don de parler en diverses langues. Nous allons prendre deux semaines pour examiner le don de parler en langues. Par la suite, dans quelques semaines, nous allons regarder le don de la prophétie – je ne sais pas encore combien de temps cela va nous prendre! Après tout cela nous allons voir comment Paul conseil les Corinthiens en ce qui concerne l’ordre dans l’église – comment les membres de l’église devraient se comporter lors des réunions.

Comme nous le savons déjà le don de parler en diverses langues était le don préféré des chrétiens de Corinthe. C’était vu comme le signe de la spiritualité d’une personne. A cause de cette compréhension ceux qui avaient ce don regardaient de haut ceux qui ne l’avaient pas. Dans ce qu’il a écrit au chapitre 12 Paul a expliqué que dans le corps de Christ, dont chaque chrétien fait partie, il n’y a pas de place pour juger les dons des autres. Le corps a besoin que tous ses membres fonctionnent bien pour que l’ensemble fonctionne comme il faut. Chaque chrétien reçoit un, ou plusieurs dons de l’Esprit et chaque don est accordé selon la volonté de Dieu pour le bien de l’église. Puis, au chapitre 13 Paul a montré l’importance et la valeur de l’amour. Il est possible d’avoir des dons spectaculaires et des capacités incroyables, mais si nous n’avons pas l’amour ces choses ne valent rien. Il est possible de connaitre beaucoup de choses à propos de la bible et être sage, mais si nous n’avons pas l’amour ces choses ne valent rien. Il est possible d’être généreux et de se donner pour les autres, mais si nous n’avons pas l’amour ces choses ne valent rien. L’amour est plus important que tous les dons parce que c’est l’amour seul qui va durer pour toute l’éternité. Au retour de Jésus les dons vont disparaître. Comme allumer une bougie dans une pièce ensoleillée est inutile, les dons comme la prophétie et parler en langues seront inutiles quand nous nous trouvons face à face avec notre Seigneur au ciel.

Lisons 1 Corinthiens 14 ensemble.

Avant d’aller plus loin il me semble qu’il est nécessaire de donner un cadre à ce que nous allons voir ce matin. La première chose à dire c’est qu’au sujet du don de parler en langues beaucoup d’encre a déjà coulé. C’est un sujet qui fascine des chrétiens et le nombre de livres et articles écrits là-dessus est prodigieux. Face à un tel sujet il est impossible de tout dire dans une seule prédication. Nous n’aurions pas des réponses à toutes les questions que nous pourrions poser. Je vais essayer quand même de vous présenter les aspects les plus importants pour la vie de l’église aujourd’hui.

La deuxième chose à dire c’est qu’il est peut-être avantageux d’avoir une idée de l’historique du don de parler en langues. Cela nous aidera, peut-être, à comprendre comment l’Eglise a compris ce don à travers des siècles. Je parle ici de l’Eglise universelle qui comprend tout chrétien. Historiquement, au début du premier siècle après Jésus-Christ le don déclinait. Les Pères de l’Eglise, ceux qui suivaient les Apôtres, n’ont pas beaucoup écrit à ce sujet. Puis, nous trouvons par la suite que le don de parler en langues ne semble pas avoir une grande place dans la vie de l’Eglise après le quatrième siècle. Le don est resté caché, oublié par l’église pendant un peu près 1500 ans. Pourquoi? Certains disent que c’est parce que le don a été anéanti avec l’achèvement du Nouveau Testament. D’autres suggèrent que l’église l’a perdu de vu parce qu’elle est devenu de plus en plus hiérarchique et de moins en moins ouverte à l’Esprit de Dieu. Le prêtre seul célébrait le culte, les membres de l’église n’étaient que des observateurs, le don n’avait donc plus d’utilité dans l’église.

Le don a été retrouvé, entre guillemets, au début du 20ième siècle par des chrétiens qui se disaient « pentecôtistes ». Mais le don a resté dans ces églises-là et les églises du courant principal – évangéliques, réformés, catholiques et d’autres l’ont regardé avec une certaine suspicion. Puis les années 70 et 80 ont vu la naissance de quelque chose de nouveau – l’église charismatique.

Pour la première fois, les églises évangéliques, réformes, catholiques et d’autres ont commencées à pratiquer les dons de l’Esprit. Ils n’avaient pas toujours la même théologie que chez les pentecôtistes mais la pratique était semblable. Ces églises mettaient beaucoup l’accent sur les dons de l’Esprit et la croyance que l’Esprit agit toujours dans l’église en donnant des dons surnaturels aux chrétiens fidèles. Cette croyance a donné à ces églises une nouvelle liberté dans la louange et l’adoration mais elle a aussi amené pas mal de problèmes. Beaucoup d’églises ont été scindée à cause des différences d’opinion en ce qui concerne la nature et la place des dons, le don de parler en langues en particulier. Voilà, un aperçu assez court et pas de tout complet sur l’historique du don de parler en langues.

A ce point vous vous posez peut-être une question : « Qu’est-ce que la position du pasteur en ce qui concerne le don de parler en langues? » C’est une question légitime bien sûr! Depuis l’âge de 15 je suis membre baptisé d’une église baptiste charismatique, j’y assistais depuis l’âge de 9 ans. Dans les années 80 cette église commençait à poursuivre des manifestations des dons de l’Esprit. Ils n’ont jamais insisté que parler en langues était le premier signe du baptême dans l’Esprit Saint mais ce don faisait partie du répertoire avec surtout les dons de prophétie et de guérisons. Quand j’étais à l’université je suis allé dans une église anglicane assez traditionnelle. Pendant les vacances, et après mes trois ans d’université je retournais dans l’église de mon enfance. Quand nous sommes allés à l’école biblique en 1997 nous avons été placés dans une église pentecôtiste modérée. Nous avons beaucoup appris du pasteur de l’église qui est arrivé au même moment que nous. En plus de ces trois églises j’ai eu l’occasion de prêcher dans pas mal d’églises différentes.

Quelle est donc ma position? Je dirai que je suis ouvert mais hésitant. Je suis hésitant parce que j’ai vu des abus des dons comme le don de prophétie et la parole de connaissance. J’en ai été la victime des prophéties qui disaient que Dieu allait certainement me guérir d’un problème avec mon œil. Il ne m’a jamais guérit et personne ne s’est jamais excusé pour les paroles dites en vain. Pour finir, après un certain temps cela ne me posait plus un grand problème parce que j’avais, et je l’ai toujours, confiance que, au moins, Dieu savait ce qu’il faisait. Mais, malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a su encaisser ses déceptions.

Je n’ai pas envie que de tels problèmes arrivent à qui que ça soit et, surtout, je n’ai pas envie que cela puisse arriver ici à Libramont. Je suis ouvert parce que je crois que l’Esprit est toujours actif dans son église par les dons qui sont donnés par Dieu. Je crois, dans le contexte dont nous parlons, que le don de prophétie et le don de parler en langues nous sont toujours disponibles. Je crois aussi que, malheureusement, il y a pas mal de travail à faire pour réparer les dommages qui ont été fait par l’abus de certains des dons. Cependant, je crois que la solution à l’abus n’est pas le rejet mais la connaissance, c’est-à-dire, une compréhension et utilisation correcte des dons.

De cela il doit être évident que ce sujet est assez controversé! Il existe beaucoup d’avis différents sur la nature et l’utilisation du don de parler en langues au sein de l’église d’aujourd’hui. En gros, nous pouvons résumer les positions en disant que certains sont pour et certains sont contre – et cela pour une multitude de raisons. Dans notre discussion de ce sujet nous devons nous souvenir alors d’au moins cinq choses importantes:

# Nous ne connaissons pas tout! Comme Paul nous a dit au chapitre 13 : « nous connaissons en partie ». C’est-à-dire que même avec la meilleure volonté ou les études les plus profonds il y aura des choses qui nous échappent. Nous pouvons lancer des hypothèses mais il n’y a pas de garanti que nous ayons raison! Il faut donc que nous ayons de l’humilité.
# Qui m’amène à la deuxième chose. Avec l’humilité doit venir aussi le respect pour ceux qui n’ont pas le même avis que nous. Si le don de parler en langues a provoqué des problèmes dans les églises c’est surtout à cause d’un manque de respect entre frères et sœurs chrétiens lors des discussions à ce sujet. Ce que je vous présente ce matin n’est qu’une des positions possibles. J’espère pouvoir justifier ce que je vous dis mais, à la fin, il est possible que vous ne soyez pas convaincus. Mais il nous faut toujours le respect les uns des autres.
# La troisième chose. Quand nous parlons de la place du don de parler en langues aujourd’hui nous devons laisser la bible nous guider. Cela semble évident, mais il existe toujours le risque que ce que nous ayons expérimenté informe notre théologie, c’est-à-dire ce que nous croyons, et non pas l’inverse. Qu’est-ce que cela veut-il dire en pratique? Certains disent qu’ils ont parlé en langues. Ils l’ont fait d’une certaine manière et la compréhension de la nature du don qui vient de l’expérience est importée dans la lecture d’un passage qui parle de parler en langues. Mais un des principes fondamental de l’étude de la bible c’est que ce que la bible dit doit informer notre pratique.
# Au numéro quatre… nous allons avancer dans cette discussion avec une certaine hésitation. Puisque nous parlons quelque part des choses théoriques il est facile d’oublier le fait que ce sujet touche aux êtres humains. Certains ont étaient blessés ou repoussés par ce qu’ils ont vu sous la rubrique « dons de l’Esprit » dans de diverses églises.
# Voici la dernière chose. Dans le chapitre 13, Paul nous rappelle l’importance de l’amour. Comme il est dit dans le chant, notre bannière doit être l’amour dans tout ce que nous faisons et tout ce que nous disons.

Ayant dit tout cela, examinons le don de parler en langues de plus près. Nous allons regarder notre passage sous trois titres. La Nature du don, Le But du don et L’Utilisation du don. Puis nous allons en tirer des conclusions de ce que nous avons étudié.

===La Nature du don===
Quand je dis « parler en langues » c’est, quelque part, un raccourci pour le don que Paul nomme dans 1 Corinthiens 12. Là, ce don s’appelle « le don de la diversité des langues. » Ce nom nous donne toute de suite une idée de la nature du don de parler en langues : Nous ne devons pas nous attendre à ce que chaque exemple de ce don attesté dans les écritures soit le même.

Si nous comparons le don de parler en langues tel que c’était pratiqué à la Pentecôte avec le don tel que c’est décrit dans 1 Corinthiens 14 il semble que nous parlons de deux choses complètement différentes. Dans Actes 2 il est écrit que les disciples « furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » Quelques versets plus loin nous trouvons que ceux qui entendaient les disciples « étaient tous dans l’étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres: Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle? »

Il me semble qu’à la Pentecôte le don de parler en langues comprenait des langues humaines reconnaissables par des auditeurs. Cela ne tient pas compte du verset 13 qui dit que « d’autres se moquaient, et disaient: Ils sont pleins de vin doux ». Ce verset puisse suggérer que les langues que les disciples parlaient étaient incompréhensibles – mais ceux qui se moquaient ne sont pas, à mon avis, les meilleurs témoins de la nature du don. Eux, ils ne comprenaient pas mais cela ne veut pas dire, en soit, que les langues étaient absurdes. Je crois donc qu’il est mieux de comprendre les langues d’Actes 2 comme des vraies langues humaines. Compréhensibles pour ceux qui parlaient les langues et incompréhensibles et bizarres pour ceux qui s’en moquaient, ou ceux qui ne reconnaissaient pas les langues étrangères que les disciples parlaient.

Dans 1 Corinthiens 14 Paul nous dit que « celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères. » De cette description il semble que Paul parle d’une langue qui est inconnue par l’auditeur et aussi inconnue par celui qui parle puisque personne ne le comprend.

Quand Paul parle du don de parler en langues il utilise un mot pour « langues » qui est aussi utilisé pour les langages normaux des êtres humains. C’est-à-dire que Paul considérait que la manifestation du don était un vrai langage, même s’il est incompréhensible et ne pas apparenté à un langage humain connu. De cela je crois que nous pouvons dire qu’une vraie manifestation de ce don ne peut pas être du charabia ou un bruit indistinct. Mais il aura une structure et un sens – même si nous ne pouvons pas le discerner. Une ou deux syllabes répétées une dizaine de fois n’est pas parler en langues comme dire « bla bla bla bla bla bla bla » n’est pas parler en français.

Dans certaines églises il est cru qu’une personne puisse apprendre à parler en langues. La méthode prend souvent la forme suivante : La personne est entourée par d’autres chrétiens qui prient et lui imposent les mains. Ils prient que la personne puisse recevoir le don. S’il semble que le don ne se manifeste pas la personne est encouragé à ouvrir sa bouche et dire la première chose qui lui arrive à dire. Il est annoncé par la suite, avec beaucoup de joie, que ce qui s’est passé est un exemple du don de parler en langues. Mais est-ce que vraiment un exemple du don authentique? Nous allons retourner à cette question plus tard.

Nous avons donc, d’un côté un langage compréhensible, de l’autre un langage incompréhensible. Il me semble que le don de la diversité des langues puisse comprendre ces deux formes sans trop de problème. Cela ne devraient pas nous troubler trop de voir que dans le Nouveau Testament ce don ne se manifeste pas toujours de la même manière. Ce que nous voyons à la Pentecôte et ce que nous voyons dans les épitres de Paul nous donne deux aspects du même don.

Cependant, aujourd’hui je crois que ce don va prendre plutôt la forme que nous trouvons dans 1 Corinthiens 14, c’est-à-dire un langage inconnu par ses auditeurs et par ceux qui le parlent. Je dis cela parce que dans ce chapitre Paul met l’accent sur comment le don se manifeste d’habitude dans l’église. Paul s’attend à ce que la pratique de l’église suit ce qu’il dit et il n’y a pas une bonne raison de penser que cela doit être diffèrent dans d’autres églises ou à d’autres moments. En fait; à la fin du chapitre Paul lui-même dit que « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur. » Ce que Paul dit s’applique à toute église dans toute époque.

Nous devons reconnaître aussi que la Pentecôte était quand même un peu à part dans l’histoire de l’église. A cause de cela elle ne peut pas servir comme exemple pour la pratique de l’église pour toujours. Luc, dans le livre des Actes montre comment le don de parler en langues servait comme signe de la venue de l’Esprit dans l’église – chez les chrétiens juifs et puis chez les nouveaux chrétiens païens, ou ex-païens. Les paroles de Jésus dans Actes 1:8 commençait à se réaliser : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »

Une chose de plus ici. Celui qui parle ne perd pas le contrôle de lui-même, il ne parle pas dans une extase. Paul dit au verset 27 que « En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour ». Cela suppose que ceux qui parlent sont conscients de ce qu’ils font. Quelques versets plus tard, en parlant des prophètes et en les donnant des instructions sembles il dit  » Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes; car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » Une personne ne peut pas dire alors qu’il n’avait pas de choix, que l’Esprit lui poussait à parler. Non, selon Paul celui qui parle est aussi capable de se taire. Le don fonctionne selon la volonté de Dieu, oui, mais aussi selon la volonté de celui ou celle qui parle.

Avant de passer au prochain titre, le but du don, je vais vous donner un petit résumé de la nature du don de parler en langues tel que je le comprends. Par ce don une personne parle dans une langue qu’il, ou elle, n’a jamais appris. Il est possible que la langue soit une langue humaine mais dans 1 Corinthiens c’est une langue totalement inconnue et sans précédent sur terre.

Cependant c’est une vraie langue avec structure et cohérence, même si nous ne pouvons pas le discerner – ce n’est pas juste parler « n’importe comment ». En plus celui qui parle se maitrise dans ce qu’il dit, il n’a pas une langue galopante!

===Le But du don===
J’ai pris pas mal de temps pour parler de la nature du don. Maintenant regardons le « pourquoi » du don. Quel est le but de ce don? Paul nous dit aux versets 2 et 4 que « En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu… Celui qui parle en langue s’édifie lui-même; »

Celui qui parle en langue parle à Dieu. Cela veut dire que parler en langues c’est la prière. Ce n’est pas un message de Dieu pour le peuple. Ce point deviendra très important quand nous arrivons à parler de l’interprétation un peu plus tard. Cette prière dirigée vers Dieu est en forme de louange et proclamation des biens faits de Dieu. Je crois que ce n’est même pas des supplications ou des requêtes. Cela se voir à la Pentecôte où les auditeurs ont entendus les disciples en train de parler « des merveilles de Dieu » selon Actes 2:11.

Puis, aux versets 16 et 17 de 1 Corinthiens 14 Paul dit: « si tu rends grâces par l’esprit, comment celui qui est dans les rangs de l’homme du peuple répondra-t-il Amen! à ton action de grâces, puisqu’il ne sait pas ce que tu dis? Tu rends, il est vrai, d’excellentes actions de grâces, mais l’autre n’est pas édifié. » De ses paroles nous voyons que celui parle en langue rend des actions de grâces – il remercie Dieu pour ce que Dieu a fait. Dans le Nouveau Testament il n’y pas d’autre explication du but du don que celle-ci. Celui qui parle en langue prie et dans sa prière il loue le Seigneur.

Un des effets secondaire du don c’est que celui qui parle en langue s’édifie lui-même. Certains ont suggérés que ce que Paul dit ici est négatif ou sarcastique. Ils supposent que s’édifier lui-même veut dire que la personne qui parle en langue n’est qu’un égoïste qui ne cherche que son propre intérêt. Je ne vois pas trop bien pourquoi nous devons comprendre les paroles de Paul ainsi. Il est certain que c’est vraiment important que le corps entier soit édifié, mais cela ne veut pas dire que l’individu ne peut pas chercher à être édifié.

A un moment ou un autre nous cherchons tous à nous édifier nous-mêmes. Quand je lis et étudie la bible pour préparer une prédication j’en bénéficie moi-même. En générale, préparer une prédication me prends un peu près 20 heures. C’est du boulot, ce n’est pas toujours facile, mais c’est un travail que j’aime et je cherche à m’édifier! J’apprends toujours beaucoup plus que je ne sais vous présenter. Mais en premier lieu je fais ce travail pour l’église, pour vous nourrir de la parole de Dieu. Mais, moi aussi je suis nourrit. Je ne crois pas que l’on va me critiquer parce que je prends plaisir dans ce que je fais. Cependant, comme dans beaucoup de choses dans la vie, c’est une question de place et de temps. Vous ne serez pas trop édifiés si je venais vous lire 15 pages de mes notes sans beaucoup de structure. Non, j’essaye toujours de façonner quelque chose de compréhensible et utile, un message tiré du désordre de mes notes. A vous de juger si j’y arrive et si vous êtes nourris!

Retourner donc au don de parler en langues. Lors d’une réunion de l’église chacun doit chercher à édifier l’ensemble. Dans ces conditions, parler en langues sans interprétation ne sert strictement à rien selon Paul. Mais nous notons au verset 18 que Paul lui-même dit « Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous; » Parler en langues en soit n’était pas le problème à Corinthe. Ce n’est pas un don à mépriser. Mais il a sa place et l’effet secondaire dont j’ai parlé ne doit pas devenir ce que l’on cherche en premier lieu. C’est pourquoi nous devons considérer l’utilisation du don.

===L’Utilisation du don===
La plupart de ce que Paul dit dans le chapitre 14 concerne l’utilisation des dons de l’Esprit dans la vie de l’église, surtout le moment où l’église se réunie le dimanche. Il va parler de comment les chrétiens de l’église doivent se servir des dons et l’effet que les dons puissent avoir dans la communauté. Paul va penser aussi à ceux qui ne sont pas chrétiens mais qui assistent aux réunions de l’église. A Corinthe il semble que lors des réunions beaucoup parlaient en langues. A cause de cela et le fait qu’il semble que personne ne savait se maitriser, il y avait du désordre dans les assemblées de l’église et le témoignage de l’église était endommagée.

Mais nous allons devoir examiner ce problème une autre fois puisque j’ai déjà assez parlé ce matin! Avant de terminer, est-ce qu’il y a des conclusions que nous puissions tirer de ce que nous avons regardé ce matin?

===Quelques conclusions===
Pour conclure je veux retourner à quelque chose que j’ai dit vers le début de ce message. Le don de parler en langues sera toujours un sujet controversé. Mais je crois que nous devons faire notre mieux pour le comprendre et puis chercher à l’utiliser dans les limites imposées par les écritures. Cela ne veut pas dire que la semaine prochaine j’anticipe que les uns les autres commencent à parler en langues dans notre réunion. Je crois fermement que notre pratique doit suivre notre théologie – nous mettons en pratique ce que nous comprenons. Nous ne sommes pas pressés et je ne crois pas que l’Esprit de Dieu est pressé non plus! Nous avons le temps qu’il nous faut pour regarder ce sujet. Dans Actes 17 nous lisons à propos des Juifs de Bérée qu’ils « avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Ecritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact. »

En tant que pasteur je suis bien conscient de la responsabilité que j’ai de vous enseigner avec soin ce que dit la parole de Dieu. Ce que je vous présent va avoir des implications pour la vie de l’église. C’est pourquoi nous avançons avec prudence. Je vous encourage à examiner les écritures pour voir si ce que je vous dis est exact. Nous allons regarder le sujet dans le plus de détail possible, mais même un faisant cela nous n’allons pas l’épuiser. A la fin il y aura, j’en suis certain, toujours des questions – et c’est ensemble que nous allons progresser dans notre compréhension des dons de l’Esprit. C’est ensemble que nous allons arriver à des conclusions et mes prédications ne sont que le premier pas dans la discussion, le point de départ si vous le voulez. Il n’y a pas de question bête, il n’y a pas de question tabou et il ne faut pas avoir peur de la discussion qui pourrait être entamée quand nous parlons des dons de l’Esprit ensemble.

Dans tout il nous faut simplement de l’amour les uns des autres, le désir d’édifier l’église et le désir de servir et suivre notre Seigneur.

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