Si je prophétise… (2)
1 Corinthiens 14:26-33
Il y avait un docteur, un ingénieur et un politicien. Ils discutaient de qui avait la profession la plus vielle. Le docteur dit: « Quand Eve fut créée du côte d’Adam je suis sûr qu’un docteur était présent. » L’ingénieur dit: « Oui, mais avant cela il y avait des ingénieurs qui ont aidés Dieu quand il a fait de l’ordre du chaos. » Le politicien dit « C’est certain, mais il ne faut pas oublié qui a créé le chaos! »
Je ne sais pas combien de politiciens il y avait dans l’église de Corinthe, mais il y avait certainement du chaos. Dans sa lettre aux Corinthiens, au chapitre 14, à partir du verset 26, l’Apôtre Paul s’adresse au problème du désordre lors des réunions de l’église. Comme nous avons vu, au moment où nous avons parlé du don de parler en langues, il semble que beaucoup de gens se mettaient à parler tous ensemble. Cela amenait la confusion au point qu’un visiteur aurait dit, en voyant les Corinthiens, « vous êtes fous! »
Dans ses instructions à l’église, Paul met des limites à combien de personnes puissent parler en langues et prophétiser dans un culte. Il le fait pour que ces dons trouvent leur place correcte dans le bon déroulement du culte. Cependant, malgré tous les problèmes, les Corinthiens ont quand-même fait quelque chose de bien! Si nous lisons 1 Corinthiens 14:26-33 nous allons voir ce que c’était.
La participation de tous
Le verset 26 nous donne un aperçu sur ce qui se passait dans un culte de l’église primitive. Nous y trouvons des éléments qui, ensembles, font que les réunions des chrétiens de cette époque-là n’étaient jamais ennuyantes. Il faut quand même noter qu’il y a des choses qui manquent. Paul ne nous donne pas une liste complète, il ne mentionne ni la prière, ni la lecture des écritures, ni la Sainte-Cène. Cependant, il est certain que les chrétiens de Corinthe pratiquaient ces choses puisque Paul en fait référence ailleurs dans sa lettre. Il faut aussi ajouter qu’il n’y pas d’obligation que chaque chose dans cette liste apparaisse à chaque réunion – ce sont des exemples de ce qu’il y avait et non pas un ordre du jour à suivre.
Et c’était quoi, la « bonne chose » que faisaient les Corinthiens ? Ils participaient. Ils étaient impliqués dans tout ce qui s’est passé un dimanche matin à l’église. Oui, il y avait des problèmes, du désordre, mais ils ont quand même saisi le fait qu’une réunion de l’église est pour tout ceux qui y sont présent, le culte n’est pas réservé à un ou deux personnes, laissant tout le autres comme des spectateurs.
Dans la petite liste du verset 26, nous trouvons des éléments que quelqu’un puisse préparer d’avance, comme une instruction ou un chant. Il y a d’autres éléments qui sont spontanés comme des révélations et des langues. Cela nous montre, tout simplement, deux choses:
Premièrement, nous ne pouvons pas, et nous ne devons pas, tout planifier dans nos cultes. Il faut laisser agir l’Esprit Saint et ne pas essayer de tout prévoir et tout contrôler. Je ne parle que pour moi même peut-être quand je dis que, cela est parfois difficile pour ceux qui président. Personnellement, j’aime bien savoir ce qui va se passer et je n’aime pas trop des surprises! Cependant, et malgré cela, pour que nous ayons la spontanéité il faut peut-être que nous prenions des risques… je ne veux pas dire que nous devons permettre tout et n’importe quoi dans nos cultes, mais que nous soyons ouverts à ce que l’Esprit Saint nous dirige. Ceci touche à notre zone de confort. Nous avons nos habitudes, notre façon de faire certaines choses. Cela n’est pas mauvais pour autant, sauf si, ou quand, l’habitude devient une excuse pour ne jamais changer quoi que ça soit, ne jamais évoluer dans ce que nous faisons.
On dit que, tôt ou tard une église commence à ressembler à son pasteur, c’est inévitable – apparemment. Mais est-ce que c’est vrai ? Je ne veux pas, vous ne voulez pas, j’espère, que cette église soit une église à mon image. Cette église doit être une église belge qui montre l’image de son Seigneur et l’amour et la passion de son peuple. Je peux avoir des idées de ce que nous pouvons faire, j’ai, quand même, une vision pour la direction de l’église, mais c’est ensemble, devant Christ, que nous construisons cette église et c’est le Seigneur qui va nous former selon ses désirs. Mais cela seulement si nous sommes ouverts à son Esprit, malléables entre ses mains comme l’argile entre les mains du potier.
Deuxièmement, il faut, quand-même, se préparer. On raconte l’histoire d’un prédicateur qui disait au début de sa prédication « Je n’ai préparé que la moitié de mon message pour aujourd’hui. Le Saint-Esprit va me confier l’autre moitié. » Après un message très long qui radoté pas mal un des membres de l’église est allé chercher le prédicateur pour lui dire, « Hein, je trouve que ta moitié du message était beaucoup mieux que celle de l’Esprit… » La préparation est aussi importante que la spontanéité pour un culte équilibré. Il ne faut pas croire que « préparer » veut dire automatiquement « sec » et « ennuyant ». Ceux qui préparent quelque chose d’avance doivent penser aux besoins de l’église. Ils doivent aussi demander l’aide de l’Esprit pour ce qu’ils vont apporter.
Et cela c’est à la portée de nous tous. Quelques idées, vous en trouverez d’autres j’en suis certain : Lisez un passage qui vous a interpellé pendant la semaine. Choisissez un chant à démarrer dans un moment de calme, suivez le par une petite réflexion, si vous le voulez. Si choisir un chant ne vous intéresse pas trop vous pouvez composez un nouveau chant, et nous le chanterons tous ensemble ! Ecrivez une prière à l’avance pour lire lors de la réunion. Prier en publique est très difficile pour pas mal de chrétiens, nous ne savons pas toujours comment nous exprimer, même si nous avons beaucoup que nous voulions dire.
Quand nous pensons à nos cultes nous devons, il me semble, nous mettre constamment en question. Quelles sont les habitudes qui nous freinent dans notre culte ? Sommes-nous si confortables dans notre façon de faire le culte que changer nous semble trop difficile ? Pensons-nous plus à notre culte personnel qu’à l’édification de tous ? Comment est-ce que nous pouvons évoluer et améliorer notre culte ? Pleins de questions, pas beaucoup de réponses, mais des points de départ pour une discussion peut-être.
Quoi que ça soit que nous fassions dans nos cultes il y a un mot d’ordre pour toutes nos activités: « que tout se fasse pour l’édification ». Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons ce mot. Encore une fois Paul cherche à ce que l’église soit bâtit, que ses membres deviennent conforme à l’image de Christ, que chacun mûrisse et grandisse pour le bien de tous. Comme j’y avais fais allusion dans mes questions d’il y a quelques instants, nous ne venons pas à l’église pour faire notre culte personnel sans référence à ceux qui nous entourent. La meilleure chose que nous puissions faire c’est oublier nous-mêmes et participer pour que tous soient bénis.
A partir du verset 29 Paul parle du jugement des prophéties et le comportement des prophètes. Tout ce qu’il dit est ancré dans le caractère de Dieu. Les réunions de l’église doivent se passer d’une certaine manière parce que Dieu est un Dieu de paix.
Le jugement des prophéties
« Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent; »
La première chose à dire sur ce verset est que Paul ne dit pas aux Corinthiens qu’ils doivent critiquer des prophéties. Juger dans ce contexte est quelque chose de positif. Juger parle de l’inspection de ce qui a été dit, il faut examiner la parole du prophète pour voir si elle était une véritable prophétie de Dieu, conforme à sa parole déjà révélée. Si, pour finir, nous pouvons dire « Oui, c’est une vraie prophétie », il faut réfléchir à quoi faire avec la prophétie.
Certains croient que quand Paul dit « que les autres jugent » il parle des autres prophètes dans l’église ou, simplement, ceux qui sont responsable pour l’église. Il est certain que ces personnes ont leur mot à dire mais, je crois que Paul pense plus large. Dans sa lettre aux Thessaloniciens, au chapitre 5, le verset 21, Paul a écrit « Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses; retenez ce qui est bon ». Si, par la suite, nous regardons 1 Jean 4:1 nous trouvons que l’Apôtre Jean avait une idée tout à fait semblable à celle de Paul : « Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit; examinez plutôt les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge sont sortis dans le monde ». Dans ces deux versets les écrivains parlent chaque fois à l’église entière, ils s’attendent à ce que tout le monde participe au jugement et à l’inspection des prophéties. Il me semble raisonnable alors de déduire de ce fait que « les autres » du verset 29 comprend l’église entière, c’est-à-dire, tous les chrétiens qui sont présents à la réunion de l’église.
Comment est-ce que nous jugeons des prophéties alors ? En fait, cela va dépendre de notre réponse à une autre question sur la nature de la prophétie. Une prophétie, peut-elle être infaillible ? Nous n’avons pas le temps ce matin d’aller creuser dans tous les coins de la discussion qui tourne autour de cette question mais j’aimerais prendre quelques minutes pour dessiner les grandes lignes qui vont nous aider dans le jugement des prophéties que les uns les autres puissent avoir aujourd’hui.
Les prophètes de l’Ancien Testament
Premièrement il faut regarder la prophétie dans l’Ancien Testament. Quel était le rôle des prophètes ? Dans Deutéronome 18:18-22, nous trouvons quelques informations sur la place des prophètes dans la nation d’Israël. Dans ces versets Moïse raconte au peuple ce que Dieu lui a dit : « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu’un n’écoute pas mes paroles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte. Mais le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d’autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort. Peut-être diras-tu dans ton cœur: Comment connaîtrons-nous la parole que l’Éternel n’aura point dite? Quand ce que dira le prophète n’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Éternel n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite: n’aie pas peur de lui. »
Nous voyons de ces versets que les prophètes de l’Ancien Testament avaient une responsabilité incroyable devant Dieu pour ce qu’ils disaient. Le peuple aussi avait une responsabilité d’obéir aux paroles des prophètes de Dieu. Il y avait aussi des critères pour distinguer entre les vrais et les faux prophètes. Mais une chose qui devient évident en lisant dans l’Ancien Testament est que le rôle du prophète n’était donné qu’à certaines personnes. Le don de la prophétie n’était pas répandu sur tous. Dans Nombres 11, à partir du verset 26, nous pouvons lire le récit suivant : « Il y eut deux hommes, l’un appelé Eldad, et l’autre Médad, qui étaient restés dans le camp, et sur lesquels l’esprit reposa; car ils étaient parmi les inscrits, quoiqu’ils ne fussent point allés à la tente; et ils prophétisèrent dans le camp. Un jeune garçon courut l’annoncer à Moïse, et dit: Eldad et Médad prophétisent dans le camp. Et Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit: Moïse, mon seigneur, empêche-les! Moïse lui répondit: Es-tu jaloux pour moi? Puisse tout le peuple de l’Éternel être composé de prophètes; et veuille l’Éternel mettre son esprit sur eux! »
Le prophète avait une place importante dans la vie du peuple d’Israël. Quand un prophète avait été reconnu comme étant un prophète de Dieu le peuple était tenu à lui obéir. Cependant l’histoire d’Israël nous montre qu’ils avaient plutôt la tendance d’ignorer les prophètes que de les obéir. Cette manque d’obéissance a amené par mal de problèmes pour le peuple, sans que cela change le rôle et la place des prophètes en générale. Un prophète est toujours un prophète, même si personne ne l’écoute.
Qu’est-ce que le rêve de Moïse alors ? C’était que tout le peuple soit prophètes, que chacun d’entre eux puisse communier avec Dieu sans devoir avoir quelqu’un comme Moïse qui était intermédiaire entre Dieu et le peuple. Comme vous le savez bien aujourd’hui c’est le jour de la Pentecôte. Nous fêtons le jour où le rêve de Moïse se réalisa des centaines et des centaines d’années après sa mort. Un autre prophète voyait le même jour et l’Apôtre Pierre l’a cité quand il a parlé à la foule à Jérusalem le jour de la Pentecôte : « Mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël : Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront. »
Mes amis, nous vivons dans les derniers jours. Chaque personne qui croit en Jésus comme leur Sauveur et Seigneur reçoit le Saint Esprit. Qu’attendons-nous ? Nous sommes le peuple sur lequel l’Esprit a été répandu. Jésus nous a donné son Esprit et ses dons ont été déversés sur l’église.
Les prophètes du Nouveau Testament
Qu’est-ce que nous voyons donc dans le Nouveau Testament à propos des prophètes ? Les prophètes du Nouveau Testament sont dans la même lignée de ceux de l’Ancien Testament – ils écoutaient Dieu et ils parlaient au peuple. Mais quelque chose semble, quand même, avoir changé. Nous sommes maintenant appelés à juger les prophéties, les évaluer, les peser et discerner leur valeur. Je vous ai déjà cité quelques versets qui parlent de cela.
Il est certain qu’il faut toujours discerner entre les vraies et les fausses prophéties; c’est-à-dire les prophéties qui viennent de Dieu lui-même et celles qui viennent de l’esprit humain ou de l’ennemi. Mais Paul, quand il dit qu’il faut juger les prophéties, voit plus loin. N’importe quelle prophétie donnée au temps du Nouveau Testament, et après, jusqu’à aujourd’hui, doit être examinée, nous ne devons pas accepter une prophétie avant qu’elle ne soit jugée. Que cela soit une prophétie donnée en plein milieu d’une grande réunion de l’église ou une prophétie partagée entre deux personnes en privé.
La transmission des prophéties
J’ai eu le grand privilège ce dernier temps de pouvoir faire des échanges d’e-mails avec Claude et Alain L. concernant le don de la prophétie. Ces deux frères réfléchis et sages m’ont beaucoup appris et je remercie le Seigneur pour tout ce qu’ils m’ont apporté, choses que je vous apporte aussi ce matin.
Il faut que nous parlions de la transmission des prophéties. Ce n’est pas un sujet terriblement compliqué mais nous devons penser à comment Dieu parle par la prophétie, et quelles sont les choses qui peuvent changer le message entre le moment où il est donné et le moment où il est reçu. Claude m’a suggéré trois étapes à considérer dans le parcours d’une prophétie :
1. La transmission de la prophétie de Dieu vers son prophète.
2. La transmission de la prophétie du prophète vers les membres de l’église.
3. La mise en application ou NON de la prophétie par les membres de l’église.
Je vais encore citer quelques mots de Claude que moi, j’ai trouvé très clairs et qui m’ont beaucoup aidés : « Lorsque Dieu transmet son message au prophète, ce message est donné de manière claire, limpide et précise. Il n’y a pas de ‘à peu près’, pas de ‘plus ou moins’. Mais il arrive des fois que le prophète ne saisisse pas le message tel que Dieu le lui donne, souvent c’est suite à la distraction, aux problèmes touchant personnellement le prophète et qui peuvent affecter sa concentration et sa capacité d’écoute vis à vis de Dieu. La prophétie donnée pourra alors être entachée d’opinions personnelles, d’avis personnelles du prophète. »
Chaque prophète est aussi un être humain avec tout ce que cela nous amène. Nous ne sommes pas parfaits, c’est évident ! Le message, la prophétie, passe par un conduit qui n’est pas parfait. Simplement, pour de diverses raisons, nous ne sommes pas toujours bien à écouter. Puis, pour passer la prophétie aux autres… nous ne sommes pas des dictaphones, nous essayons de mettre dans nos propres paroles quelque chose qui est éphémère, de passager, quelque chose que nous n’avons peut-être saisi que partiellement nous-mêmes. Après avoir dit tout cela, la prophétie, est-elle vidée de toute valeur et utilité ? Est-ce que Dieu perd son temps avec ce don ? Pour finir nous devons revenir à la question que j’ai posée toute à l’heure : « Une prophétie, peut-elle être infaillible ? »
Ma réponse, mon avis ? Non, une prophétie ne peut pas être infaillible. Mais elle nous est quand même utile. Je vais faire une comparaison, et je vous pose aussi une question. Est-ce que vous vous attendez à ce que chaque prédication que vous écoutez à l’église soit parfaite ? Si elle n’est pas parfaite est-ce qu’elle n’a pas de valeur ?
Je peux vous donner l’exemple de mes propres prédications. Il y a certaines que je n’aime plus, je trouve qu’elles ne sont pas assez claires, le français est mauvais et il y a des erreurs. Et cela sans parler de ma façon de les prêcher ! J’ai des anciennes prédications que je réutilise de temps en temps. Quand j’arrive à les réutiliser, je dois, souvent, récrire une grande partie parce que je ne suis pas content avec ce que j’avais écrit auparavant. Ma compréhension du sujet à changé, ou j’ai appris quelque chose de nouveau là-dessus, ou je me rends compte que ma position à changée.
Si nous acceptons qu’une prédication ne soit pas parfaite, parce qu’elle est donnée par un être humain, est-ce que nous pouvons demander plus de ceux qui prophétisent ? Pour finir, je crois que la réponse doit être « non ». Le prédicateur et le prophète sont, tous les deux, à l’écoute de Dieu. C’est au moins cela que nous espérions, non ? Cependant leur message n’est pas donné parfaitement.
Heureusement, cela n’est pas du tout la fin de l’histoire. Je répète encore les paroles de l’Apôtre Paul au verset 29 : « Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent; » D’ailleurs, nous pouvons étendre ce verset pour dire qu’il faut aussi juger des prédications…
Voici la responsabilité de tous : juger les prophéties. Dieu, par son Esprit, nous donne le don du discernement. Par ce don Dieu donne à certains, il me semble, la capacité de reconnaitre la véracité d’une telle ou telle prophétie. Mais ce don n’existe pas dans un vide. Avec ce don nous avons besoin d’une bonne connaissance de la parole de Dieu. La Bible est notre autorité et toute prophétie doit être soumise à ce qu’elle dit. Je le dis encore, la Bible est notre autorité et toute prophétie doit être soumise à ce qu’elle dit. Il faut que nous étudions la parole de Dieu, que nous la connaissions intimement pour que nous puissions dire « Oui, cette prophétie s’accorde avec la parole de Dieu » ou « Non, cette prophétie ne s’accorde pas avec la parole de Dieu ».
Une illustration que je vous ai déjà racontée est tirée du monde bancaire. Les nouveaux caissiers doivent apprendre la différence entre les vrais et les faux billets. Pour faire cela ils examinent de près tout un tas de vrais billets. Ils les touchent, ils les sentent, pour tout ce que je sache, ils les mangent, mais, pour finir, ils les connaissent vraiment bien. Puis, le moment où un faux billet passe entre leurs mains ils peuvent dire « Hmm, il y a quelque chose qui ne va pas ici… » Il en est ainsi pour nous avec la Bible. Le plus que nous la connaissons, le plus évident il sera quand une fausse prophétie est donnée. Nous saurons dire « Hmm, il y a quelque chose qui ne va pas ici… »
Nous avons besoin de la sagesse et de l’expérience. Nous avons aussi besoin de l’humilité et, parfois, le courage de dire, devant l’assemblée et le prophète, « Non, nous n’acceptons pas cette prophétie ». Et c’est ici alors que nous allons tourner, tout brièvement, notre attention vers le comportement des prophètes.
Le comportement des prophètes
« si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise. Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes; »
Pourquoi Paul donne-t-il ces instructions aux prophètes ? C’est peut-être parce que certains des prophètes à Corinthe pensaient trop d’eux-mêmes et de leur don. Quand ils avaient l’occasion de prophétiser ils monopolisaient le pupitre. Il semble aussi qu’ils perdaient de vu la raison d’être de la prophétie – l’instruction et l’exhortation de tous. Pour ces prophètes-là se faire voir est devenu leur raison d’être.
Je trouve que la dernière phrase dans ces versets est vraiment intéressante : « Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes; » Comme pour ceux qui parlent en langues, le prophète ne peut jamais dire qu’il n’avait pas de choix sur si il parlait ou non. L’Esprit de Dieu n’agit pas de cette manière. Le prophète ne perd pas conscience, il n’est pas dans un état d’extasie, il n’a pas été envahi ou possédé au point qu’il n’a plus contrôle de ses propres actions ou sa propre bouche. Il est responsable à 100% de ce qu’il laisse sortir.
Pourquoi y insiste-je tellement ? Dans certaines églises les prophètes ont carte blanche de faire et dire ce qu’ils veulent. Ils ne doivent rendre compte à personne pour ce qu’ils disent. Ils déclarent que l’Esprit les pousse de parler et qu’ils ne peuvent pas se retenir. Cela est faux. En plus, pas mal de chrétiens dans ces églises ne mettent jamais en question les prophètes ou les paroles des prophètes. Cette situation me touche parce que, dans le temps, j’ai trop vu les conséquences de cette attitude, les dégâts qui en sont le résultat. Voilà, je parle de mon expérience à moi, il y a aussi du bien là-dedans ! Cependant, cela ne change rien au fait qu’il faut pouvoir mettre en question les prophéties et les prophètes. Ils, ou elles, ne parlent pas avec une autorité divine irréfutable.
Nous sommes appelés à juger les prophéties mais le comportement du prophète ne doit pas échapper nos regards. Qu’est-ce que nous cherchons chez les prophètes comme attitude ? Je dirai, premièrement, et dernièrement, l’humilité, c’est-à-dire, un esprit qui n’est pas opposé aux questions ou à la correction. Par exemple, il me semble que, si quelqu’un commence à dire, dans une voix sombre et assurée, « Ainsi dit le Seigneur… », il faut se poser des questions en ce qui concerne son humilité et son ouverture à la correction. Il n’est pas du tout mauvais de dire « Je crois que… » ou « Je pense que le Seigneur me dit… » C’est l’humilité qui admet que je ne connais pas tout et que je suis capable de faire des erreurs et que je ne sois pas un conduit parfait pour la révélation de Dieu.
Comment donc est-ce que nous jugeons les prophéties ? Nous n’avons qu’un moyen, il faut toujours évaluer les prophéties à la lumière des écritures. La prophétie s’accorde-t-elle avec ce que Dieu a déjà dit ? Comme je vous ai dit, cela ne se passe pas dans un vide, il faut du discernement, il faut de la sagesse, il faut peut-être parler avec d’autres chrétiens en qui nous avons confiance. Il y a aussi d’autres questions supplémentaires que nous pouvons poser, mais je suis convaincu que nous pouvons arriver à juger les prophéties correctement et agir en conséquence de ce jugement. Ce que nous voyons du comportement des prophètes peut aussi nous aider dans nos délibérations.
Conclusions – Le Dieu de paix
Je termine avec ce que Paul dit au verset 33 : « car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » Cette phrase est la charnière sur laquelle notre compréhension du jugement de la prophétie et le comportement des prophètes doit tourner. L’Esprit de Dieu agit pour qu’il y ait de la paix dans l’église. Il ne fera jamais quelque chose qui va semer le désordre, la confusion ou la division dans une église. Quand l’Esprit de Dieu inspire une personne, un prophète, il le fait pour le bien de tous, pour que la volonté de Dieu soit accomplie parmi son peuple.
Un commentateur a remarqué que l’Esprit n’est pas comme « une balle de ping-pong qui carène d’une personne à l’autre ». Le problème du désordre à Corinthe ne peut pas être attribué à l’Esprit mais seulement à l’égoïsme de ceux qui croyaient que leur don était le plus important de tous. Il semble que, pour finir, le plus grand problème à Corinthe était manque d’amour et de respect entre les chrétiens de l’église.
Comme c’est souvent le cas il y a beaucoup plus à dire sur le sujet de la prophétie. Je peux penser à mille choses que je veux vous dire en plus; les avertissements aussi bien que les encouragements. Je vis avec des questions sur ce sujet depuis des années et je me rends bien compte que, pour finir, j’y comprends si peu. Mais les questions sont toujours les bienvenues.